Pour ceux qui aiment bien l'orthographe...

Lorsque je pelte les quelques trente centimètres de neige accumulés au cours de la dernière tempête, je me met à rêvasser et j'essaie de me rappeler les couleurs de la nature tandis que tout est encore blanc. Je ralentis alors le rythme et laisse libre court à mon imagination. Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsque je revois les arbres verts tendres et que je me remémore le pépiment des friquêts. Tout à coup, un bruit menacant me ramène à la réalité. Je fouille du regard l'horizon et distingue, au loin, une lumière pâle. Ma curiosité est piquée : je suis à l'affut. Je fixe cet éclat diffut et soudain, tout s'éclaire! C'est le chasse-neige qui fait sa dernière tournée!

Sensé être omnisient, cet espèce de Gutenberg de carnaval n'est en réalité qu'un misérable ignorant. Qu'est-ce qu'un cadratain, un pica, un ciséro, une fausse page, un elsévir de dix points, une esperluette, des onciales, des cul-de-lampes? Dans cet épigraphe, entre cet acronyme et cette astérisque, y a-t-il l'espace insécable habituel?... Monsieur ne sait pas!

Chère Charlotte, je ne peux me résoudre à te parler de vive voie de ce qui me préoccupe et je ne peux plus te le cacher, alors j’ai décidé de t’écrire. Depuis que je te connais, je ne cesse de me remettre en questions. Tu l’as sans doute remarqué, je me vente souvent de ma vie d’éternel célibataire et de mes nombreuses conquêtes éphémères. Mais la vérité, c’est que ma vie me semble bien triste quand je la compare à celle que je pourrais mené avec toi. Le premier jour que je t’ai vu, je t’ai tout de suite trouvée séduisante; cependant, je n’ai pas oser aller vers toi. J’ai appris à te connaître petit à petit et je t’appréciais chaque jour d’avantage. Aujourd’hui, je ne cesse de penser à toi. Je me surprend parfois à rêver d’avenir, de choses auxquels je n’aurais jamais cru songer un jour… Charlotte, je suis amoureux de toi. J’aimerais beaucoup entreprendre une relation sérieuse avec toi. J’ose espérer que cette proposition ne te semblera pas complètement farfelue et que tu accepteras de me rencontrer vendredi, à 17 h, au café Chez Julien. J’aimerais discuter avec toi de mes sentiments et, bien sur, de ce que tu en penses.